Forêt de la Vingeanne
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Le 11e parc national de France inauguré en 2019 sur les territoires de Côte-d’Or et de Haute-Marne est aussi le premier dédié aux forêts

Forêt des gorges de la Vingeanne

Forêt des gorges de la Vingeanne

En Haute-Marne par exemple, le Parc national de forêts est constitué principalement de forêts de feuillus, hêtres, chênes, charmes séculaires, réparties entre Arc-en-Barrois, Châtillon-sur-Seine et Auberive. Impossible de circuler d’un village à l’autre sans traverser ou côtoyer cette forêt omniprésente, très prisée de tous temps pour la villégiature et la chasse, et qui abrite aussi une riche biodiversité où se côtoient des espèces rares et protégées comme la cigogne noire, le sabot de vénus (orchidée rare) ou le damier du frêne. Parc d’observation, la forêt constitue ici un véritable laboratoire ouvert pour appréhender les effets du changement climatique. Un travail d’expérimentation sur la gestion responsable de la forêt en futaie irrégulière est engagé depuis plusieurs années dans ce département par le SIGFRA (Syndicat intercommunal de gestion forestière de la région forêt d’Auberive) qui regroupe 27 forêts sur le plateau de Langres et 8 140 hectares dont plus de la moitié est située au cœur du Parc national de forêts. En mars 2021, les forêts du SIGFRA ont reçu la certification FSC® ainsi que la mention Services écosystèmes FSC « qui valorise leur travail de préservation de la biodiversité ». Ce territoire recèle également un patrimoine historique et religieux intéressant, peu connu, disséminé dans la campagne ou les petits villages comme l’incontournable Abbaye d’Auberive l’une des sept pépites cisterciennes des XIIe et XIIIe siècles présentes dans le département.

 

L’abbaye d’Auberive lieu culturel et centre d’art contemporain

Sculpture de Marc Petit

Sculpture de Marc Petit /Abbaye d’Auberive

Le site chargé d’histoire a connu plusieurs vies. Fondée en 1135 sous l’impulsion de Saint-Bernard alors abbé de l’abbaye de Clairvaux, elle se développera au XIIIe siècle, souffrira de la guerre de Cent Ans, et plus tard des guerres de Religion où elle sera pillée. Reconstruite au XVIIIe siècle, elle sera vendue à la Révolution comme bien national, excepté 5 000 hectares de forêts qui deviendront domaniales. Usine de coton, puis villégiature rachetée par l’Etat, elle sera un moment une maison centrale pour femmes, qui hébergera une célèbre prisonnière, Louise Michel. L’abbaye retrouvera un temps une vie monastique jusqu’en 1960 où, rachetée par l’entreprise Solvay de Tavaux, elle sera pour la première fois ouverte au public. Propriété depuis 2005 de la famille Volot, elle sera réhabilitée en un centre culturel, où se déroulent aujourd’hui de nombreuses manifestations artistiques. Un centre d’art contemporain installé dans l’aile ouest de l’ancienne abbaye cistercienne accueille chaque été de juin à septembre une exposition thématique consacrée à un artiste. En 2021, le grand sculpteur Marc Petit en était l’hôte.

Elle abrite également un très beau parc de six hectares et demi ainsi qu’un verger conservatoire d’anciennes variétés fruitières. L’ancien palais abbatial du XVIe siècle situé à proximité a été transformé en auberge.

Châteauvillain la médiévale et son parc aux daims

Ancien lavoir de Châteauvillain

Comme l’abbaye d’Auberive située à la rencontre de l’Aube et du ruisseau du Val Clavin, le village de Châteauvillain construit dans la courbe de la rivière l’Aujon a eu lui aussi un destin tourmenté. Cette petite cité de caractère conserve de nombreux vestiges d’un passé médiéval inscrit dans la pierre de ses enceintes fortifiées des XIe et XIVe siècles, de ses ruelles aux détours desquelles se découvre entre autres un très beau lavoir à parquet flottant bien conservé. L’autre originalité du village est le parc aux daims (une centaine vivent ici en liberté), créé en 1655 par le duc de Vitry, qui offre au visiteur un univers entièrement clos de forêts de chênes, de charmes, d’érables, tilleuls, bouleaux, frênes et marronniers et un parcours botanique composé de plantes herbacées rares destinées à la pharmacie, telles l’aconit, la belladone, la digitale, l’ellébore, la jusquiame ou le dompte-venin. Il jouxte le Parc national de forêts.

 

 

Le Montsaugeonnais, ses belles demeures, ses églises et son vignoble

Dominique Bernard, Responsable /Le Muid Montsaugeonnais

Dominique Bernard, Responsable du Muid Montsaugeonnais

Autre « Petite cité de caractère », Montsaugeon conserve de nombreux vestiges du temps où, ville frontière dynamique entre Bourgogne et Franche-Comté, elle abritait des foires et salons très courus. Ici y était rendue la justice, stocké le sel, vendangé un vignoble au vin réputé qui faisait vivre 240 familles jusqu’à l’arrivée du phylloxéra en 1863, qui allait ruiner les vignerons locaux. Stoppé un temps dans son élan, ce vignoble sera sauvé de l’oubli en 1988 par un groupe de passionnés qui, via l’Association pour le renouveau du vignoble montsaugeonnais (Arvem), le relanceront sous la dénomination Le Muid montsaugeonnais. Ils planteront 14 hectares de vignes sur les communes de Montsaugeon, Aubigny, Chatoillenot et Rivière-les-Fosses sur les coteaux du plateau de Langres. Quatre cépages – Pinot noir, Gamay, Chardonnay et Auxerrois – se partagent ce territoire engagé depuis 2020 dans la conversion en agriculture biologique et la vinification parcellaire, qui produit quelque 120 000 bouteilles. Des initiations à l’œnologie alliées à des visites de caves et dégustations permettent de mieux faire connaître ce terroir de pays régulièrement médaillé dans les concours agricoles. A l’image des confréries d’antan a été créé l’Ordre des chevaliers du Montsaugeonnais qui organise chaque année une Saint-Vincent tournante dans les villages du vignoble. Ce dernier bénéficie de la marque «Esprit Parc national-forêts», comme la fromagerie Germain née en 1921, qui fabrique à Vaux-sous-Aubigny les fromages le Langres et l’Epoisses renommés mondialement. Une distinction attribuée aux prestataires engagés dans la préservation et la mise en valeur des patrimoines, conformément aux valeurs d’éthique, de respect et de qualité d’un parc national. Ce sont autant des produits que des restaurateurs comme «l’Auberge des trois provinces» située dans le village de Vaux-sous-Aubigny font connaître, en revisitant des recettes traditionnelles anciennes du terroir haut-marnais.

Un pays d’eau et de sources architectes de l’environnement

La Tufière de Rolampont

La Haute-Marne avec ses 700 km de rivières abrite des retenues d’eau remarquables comme les sources de la Vingeanne à Aprey et les gorges de Combe Royer qui forment une reculée exceptionnelle sur les rebords du plateau de Langres. La rivière qui coule ici en cascade entre deux parois de calcaire formant canyon se découvre au milieu d’un site préservé riche d’une histoire ancrée dans le Moyen-Age. Des bornes échelonnées sur le sentier permettent de découvrir les secrets du lieu. Autre site à ne manquer sous aucun prétexte un peu en dehors du parc, la Tufière de Rolampont est un escalier naturel façonné par le ruissellement de l’eau, qui recèle un milieu biologique vivant et fragile depuis des millénaires. Le temps géologique est ici un artiste qui a transformé son œuvre de façon étrange en créant de spectaculaires retenues d’eau en formes de vasques calcaires. Le lieu se visite en trois heures en empruntant un circuit didactique audio élaboré en partenariat avec l’Office national des forêts. Ce dernier organise en Haute-Marne de nombreuses animations nature au cœur du parc, à l’image de celle proposée cet été sur le thème «le Val Clavin, d’eau et de pierre» au départ du village d’Auberive.

 

 

 

 

A Châteauvillain : Nadine Depont – Guide & Chambres d’hôtes : tél. 06.48.52.11.41

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