En juin 2018 l’Unesco a ajouté la cité ancienne de Qalhât à sa prestigieuse liste. Le bien situé sur la côte est du Sultanat comprend outre la cité délimitée par des remparts intérieurs et extérieurs, des zones hors remparts qui abritent des nécropoles témoignages précieux du règne des princes d’Ormuz entre les X et XV é siècles, à l’époque où la région occupait un rôle charnière dans les échanges commerciaux entre Oman, l’Afrique, l’Inde, et la Chine. Classé en 1988 il est considéré comme l’ensemble le plus complet d’habitats et de nécropoles du III è millénaire avant J.C.
Les aflaj un système d’irrigation de 4500 ans incontournable aujourd’hui encore pour l’agriculture
Le système d’irrigation « Aflaj » ancien de plus de 4500 ans témoigne de la très grande maîtrise acqui© MHCse par les omanais dans la gestion de l’eau pour laquelle ils ont su développer des techniques complexes et sophistiquées. Dans les vieux villages traditionnels à l’architecture admirable nichés au creux des wadi (vallées formées par les torrents) au cœur des palmeraies ou accrochés au flanc de montagne, les villageois continuent à utiliser pour leurs cultures cet astucieux système de canalisation et d’irrigation traditionnel à ciel ouvert introduit par les perses en 2500 avant J.C. Chaque village possède son falaj ( singulier d’aflag) et environ 10 000 réseaux sont aujourd’hui disséminés sur tout le territoire particulièrement dans le massif du Hajar. Ainsi les aflaj du Jabal Akhdar parmi les plus intéressants alimentent grâce à l’eau des rivières provenant des pluies, des sources, ou des puits de montagne, les spectaculaires cultures en terrasses de cette région. Plusieurs puits successifs sont creusés le long d’une pente sous laquelle se trouve une nappe phréatique, l’eau étant amenée à l’air libre par des galeries souterraines. Un système hydraulique qui constitue aujourd’hui encore un élément incontournable du patrimoine omanais. Cinq des 3000 aflaj en activité à Oman ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. A juste titre : on leur doit entre autre la prospérité de l’oasis de Bahla veillé par le plus grand fort du pays lui aussi classé et récemment restauré. Enfin ici s’est écrite l’épopée de « la terre de l’encens » dont les sites archéologiques rappellent que le commerce de cette denrée si recherchée dans cette partie du monde passait par la province du Dhofar point de départ de la célèbre route de l’encens qui dès l’époque romaine reliait la péninsule au monde méditerranéen, contribuant grandement à la richesse économique et culturelle de cette région traversée par les caravanes. L’Unesco a d’ailleurs inscrit en 2000 quatre sites de cette « Terre de l’encens » sur la liste du patrimoine mondial : les arbres à encens du Wadi Dawkah, les vestiges de l’oasis caravanière de Shisr et du port de Khor Rori, le site archéologique du 4èmesiècle avant J.C d’Al Balid à Salalah. Un premier pas non négligeable vers la reconnaissance de ce patrimoine ancien inestimable situé au cœur des vieux villages omanais aujourd’hui en voie de déshérence pour certains d’entre eux quand ils ne sont pas en ruine faute de suivi approprié.