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Les « chemins de l’exil » des Pyrénées-Orientales, un patrimoine immatériel unique à redécouvrir

Les Pyrénées-Orientales abritent de nombreux sites de mémoire liés aux conflits mondiaux du XXème siècle. Du Camp de Rivesaltes, au Mémorial d’Argelès-sur-mer, en passant par le Château royal de Collioure tous retracent l’histoire tragique de réfugiés venus d’horizons différents dont l’exode a durablement marqué la région.

Ainsi Rivesaltes ancien camp militaire Joffre qui abrite depuis 2015 un Mémorial conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, longtemps enfoui dans la mémoire collective comme une part d’histoire que l’on préférait oublier, se trouve par son emplacement géographique situé au cœur des routes de la Mémoire : tour à tour  principal centre d’hébergement des Républicains espagnols, des Juifs étrangers et des Tsiganes, centre de rassemblement des Israélites avant la déportation à Auschwitz via Drancy, dépôt de prisonniers de guerre de l’Axe et plus tard camp de regroupement des Harkis et de leurs familles, 60 000 personnes de nationalités différentes y ont été internés dans des conditions épouvantables encore mal connues aujourd’hui. Des « indésirables » aux parcours toujours tragiques que le Département des Pyrénées Orientales veut mieux faire connaître. Construit au milieu des vestiges des baraquements encore visibles, le Mémorial se veut un lieu de transmission et d’éducation où recherche historique, partage de la connaissance avec le public, expositions, colloques, ateliers thématiques visent à reconstituer l’histoire du lieu et des populations qui y ont vécues. Porteur d’un projet scientifique, artistique, et culturel à long terme qui interroge le monde d’aujourd’hui en s’appuyant sur le passé de la région, il est devenu un lieu de Mémoire incontournable inscrit dans le réseau national des lieux de mémoire de la Shoah en France.

Parmi ces réfugiés accueillis dans cette région, l’épisode tragique le plus connu appelé La «Retirada» retrace l’exode et l’exil de milliers de républicains fuyant de 1936 à 1939 l’Espagne et sa  guerre civile par les chemins des Pyrénées voire en bateau pour s’installer dans le plus grand dénuement sur les plages de la côte et être ensuite internés. Leur parcours est un circuit de la Mémoire qui relie aujourd’hui le Mémorial du camp d’Argelès-sur-Mer (espace Jules Pams à Valmy ), le Monolithe, le cimetière des Espagnols, la Maternité d’Elne, le château Royal et la Fondation Machado à Collioure au Musée Mémorial de l’exil (MUME) à la Junquera dans la province de Gérone en Espagne. La Catalogne nord  proche compte elle aussi de nombreuses traces d’exil et est à ce titre détentrice d’«un patrimoine immatériel commun construit autour de vies, de mémoires et de paroles » comme le rappelle le responsable du Mémorial Jordi Font. Une richesse que ce dernier veut valoriser en expliquant encore ce qui s’est passé il y a 70 ans, au travers de récits, des témoignages photographiques que le Mémorial de l’Exil met désormais en images. Avec un objectif, revenir conjointement avec le Musée d’Histoire de Gérone et les sites déjà existants dans le sud de la France sur les traces d’itinéraires transfrontaliers encore peu connus empruntés par les Républicains espagnols lors de la dernière guerre.

 

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