La natte, vers 1886-1887 Huile sur toile, 57 x 47 cm Crédit photo : Jean-Pierre Kuhn, SIK-ISEA, Zurich
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Les chefs-d’œuvre du musée Langmatt de Baden, Renoir, Cézanne, Gauguin présentés pour la première fois à l’Hermitage de Lausanne

Fondation de l’Hermitage.
© Crédit photo : Alexia Nichele

C’est une exceptionnelle collection de 60 œuvres d’art impressionnistes et post-impressionnistes, réunies au début du 20e siècle par le couple de collectionneurs Jenny et Sydney Brown, qui est présentée aujourd’hui au public lausannois. Une première sortie hors les murs de la villa Langmatt pour l’une des plus importantes collections privées d’impressionnistes de Suisse allemande, dont les prochaines étapes seront le Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud à  Cologne, puis l’Österreichische Galerie Belvedere à Vienne. Au printemps 2026, l’exposition sera réouverte au public au musée de Baden rénové.

 

 

 

Une collection impressionniste visionnaire

Camille CorotAriccia, Palais Chigi, 1826-1827 Huile sur papier, sur panneau, 23,5 x 35,5 cm

Camille Corot
Ariccia, Palais Chigi, 1826-1827
Huile sur papier, sur panneau, 23,5 x 35,5 cm
Crédit photo : M. und R. Fischli, Fotocompany, Baden

Les œuvres réparties dans plusieurs salles de l’Hermitage permettent au visiteur de s’imprégner de différentes périodes, d’abord des paysages pré-impressionnistes de Boudin, Corot, Degas, puis des peintures de la Sécession munichoise, que les deux collectionneurs vont acquérir au début du 20e siècle en se rendant régulièrement à Munich, alors creuset culturel et artistique du symbolisme et de l’Art nouveau, où se formaient encore les artistes de la Sécession et de l’Art nouveau. Ils s’en sépareront progressivement pour s’intéresser au paysage impressionniste Sisley, Monet, et surtout Camille Pisarro dont les six tableaux du musée Langmatt reflètent l’évolution artistique du peintre.

Outre le paysage et la figure, la nature morte est l’un des genres favoris de Jenny et Sidney Brown, dont ils rassembleront de magnifiques œuvres de Henri Fantin-Latour, Auguste Renoir, Victor Vignon ou Camile Pissarro. Une place importante accordée à ce thème qui s’explique par l’attachement aux origines britanniques de la famille. Au cœur de la collection, Renoir occupe une place de choix. Comme de nombreux amateurs de cette époque, Jenny et Sidney Brown collectionneront avec passion ce grand peintre dont ils rassembleront 22 œuvres qui ne seront jamais dispersées en 40 ans.Un fait rare.

Paul GauguinNature morte à la coupe de fruits et aux citrons, vers 1889-1890 Huile sur toile, 50 x 60 cm

Paul Gauguin
Nature morte à la coupe de fruits et aux citrons, vers 1889-1890
Huile sur toile, 50 x 60 cm
Crédit photo : M. und R. Fischli, Fotocompany, Baden

A noter la puissance de la couleur et de la lumière notamment dans la peinture française très prisée des deux collectionneurs qui côtoient des œuvres aux qualités plus ombreuses, comme «Tête d’homme» de Degas, ou celles d’Odilon Redon qui associent ombres et couleur. Au cours des ans, Jenny et Sydney Brown réuniront au musée Langmatt «l’une des plus importantes collections privées d’impressionnistes français d’Europe constituée entre 1908 et 1919 à une époque où l’impressionnisme est encore un art contemporain très controversé, y compris dans les milieux spécialisés, et même violemment critiqué et rejeté par le public… Ils écrivent l’histoire de l’art sans le savoir ni le vouloir» explique Markus Stegmann, directeur du Musée Langmatt dans le catalogue de l’exposition.

Un partenariat avec la Fondation de l’Hermitage

Cette manifestation organisée en partenariat avec la Fondation de l’Hermitage dont c’est aussi le 40e anniversaire, s’inscrit dans la lignée de l’exposition inaugurale de 1984 consacrée à «L’impressionnisme dans les collections romandes». Ajoutons que, calendrier oblige, l’année 2024 correspond aux 150 ans de l’impressionnisme, «un mouvement qui s’est affirmé en 1874 autour de la première exposition collective d’un groupe de jeunes artistes indépendants adeptes d’une nouvelle peinture» précise Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage. Depuis l’ouverture de cette dernière, près d’une centaine d’expositions d’envergure internationale, telles le pointillisme en 1998, l’impressionnisme américain en 2002, Impressions du Nord en 2005, la Belgique dévoilée en 2007, le Canada et l’impressionnisme en 2020, Gustave Caillebotte, chefs-d’œuvre du Städel Museum, Edward Hopper, Ombres de la Renaissance à nos jours, Spilliaert et la mer du nord, ou Nicolas de Staël, ont attiré plus de 3 millions de personnes du monde entier. La Fondation de l’Hermitage étant devenue au cours des ans un acteur majeur de la scène muséale en Suisse.

Sylvie Wuhrmann, Directrice de la Fondation de l’Hermitage

Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage
© Crédit photo : Mathilda Olmi

Il est vrai qu’outre la qualité des œuvres produites, le cadre mérite à lui seul le détour, le musée étant en effet situé dans une magnifique demeure du 19e siècle, ancienne propriété de la famille Bugnion, entouré d’un parc aux arbres centenaires très prisé des artistes qui, comme Camille Corot,  s’y arrêtaient souvent sur la route de l’Italie pour admirer la vue unique sur les Alpes, le lac Léman et la cathédrale de Lausanne. De nombreux aménagements ont été effectués pour accompagner le développement du musée, ainsi la ferme qui jouxte l’Hermitage abrite l’atelier pédagogique et l’auditorium Michel Bugnion, où se déroulent les activités programmées autour des expositions. L’ancienne «fabrique» du domaine abrite de son côté un restaurant, l’Esquisse, joliment agencé. Depuis 2011, la Fondation de l’Hermitage est dirigée par Sylvie Wuhrmann qui a piloté une trentaine d’expositions, développé le programme des activités de médiation, de participation culturelle et des services du musée, favorisé l’enrichissement et la mise en valeur des collections. Elle est membre entre autre de la Commission fédérale de la Fondation Gottfried Keller ainsi que du Conseil de la Fondazione Giovanni Segantini, du Jury du Prix de la Fondation Edouard et Maurice Sandoz ainsi que du Jury du Prix Françoise Champoud. L’exposition est accompagnée d’un ouvrage richement illustré placé sous la direction de Markus Stegmann, directeur du Musée Langmatt publié en co-édition avec les éditions Snoek à Gand

 

www.fondation-hermitage.ch

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