Le Malade Imaginaire
Héritière de l’Atelier des graveurs de Louis XIV aux Gobelins, la chalcographie du Louvre placée sous la responsabilité du département des arts graphiques qui gère plus de 14 000 matrices est aujourd’hui l’un des premiers fonds du monde avec ceux de Bruxelles, Madrid ou Rome. La chalcographie désigne en premier lieu la réserve où sont conservées les plaques de cuivre gravées composées essentiellement des collections du Cabinet du Roi, des Menus plaisirs (images des cérémonies de la cour) et de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. Mais aussi l’atelier où sont gravées les nouvelles plaques, et elles sont imprimées. Depuis 1895 la Réunion des musées nationaux (RMN) gère la gestion des ateliers, le moulage et la chalcographie des impressions ainsi que les ventes d’estampes. La collection complète des plaques gravées de la chalcographie est installée à l’atelier d’impression de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais situé à Saint-Denis au nord de Paris où les matrices gravées y sont tirées sur des presses taille-douce dans la plus pure traditions des artisans d’Art.
Des graveurs de talent au service du Roi Soleil
Parce que ces pièces rares créées par les meilleurs graveurs de l’époque de Colbert sont aussi fragiles, Jean Luc Martinez le directeur du Louvre et Xavier Salomon responsable du département des arts graphiques ont décidé pour mieux les protéger de retirer de la collection dès 2020 les matrices d’estampes antérieures à 1848. A l’occasion de l’exposition en cours où sont exposées quelques 70 matrices illustrant l’histoire des Collections historiques de la Chalcographie du Louvre huit parmi les plus belles plaques gravées au XVIIe siècle datées, numérotées, estampillées d’un timbre à sec original ont été tirées en dix exemplaires. Munies d’un certificat d’authenticité elles sont mises en vente à la boutique du musée du Louvre. Présentées pour la première fois au public elles témoignent du travail remarquable des graveurs en taille-douce initiés par Colbert mais aussi des us et coutumes à la cour du Roi-soleil. La magnificence des grandes cérémonies, les réceptions, les réjouissances publiques, l’aspect du château de Versailles, son architecture, ses jardins et ses fêtes son ici retransmis avec minutie et fidélité. Le Palais du Louvre de l’époque y trouve également une place de choix. In fine une exposition intéressante où des pièces de grande qualité inédites pour certaines et intimement liées à l’époque de Louis-XIV sont ici bien valorisées dans une présentation bien construite que l’on doit au commissaire de l’exposition Jean-Gérald Castex.
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